Le cancer est aujourd’hui l’une des causes les plus fréquentes de morbidité et de mortalité dans le monde. En effet, plus de 10 millions de nouveaux cas et plus de 6 millions de décès sont recensés chaque année dans le monde, dont plus de la moitié survient dans les pays en développement. Au Sénégal, le cancer constitue un des problèmes majeurs de santé publique car le diagnostic est souvent tardif et la prise en charge est difficile et coûteuse. Le dernier registre avait été établi en 1969 depuis 2012, un registre des tumeurs a été mis en place afin de donner une idée sur l’incidence des cancers dans les différentes régions du Sénégal.
Il s’agit d’une étude longitudinale, de tous les cas de cancers confirmés au sein des différents hôpitaux de la capitale sénégalaise sur une période de six ans depuis le 1er janvier 2010 au 31 décembre 2015.
Nous avons recensé 3157 cas de cancers, dont 1107 cas confirmés histologiquement. Parmi ces cas recensés, 47 % des patients (n=1473) étaient de sexe masculin et 53 % (n=1684) de sexe féminin d’où un sex-ratio de 0,8. La population d’étude était jeune avec un âge moyen de 50±5ans Les localisations les plus fréquentes étaient digestives soit 28,47 % (n=497) de l’ensemble des cancers tous sexes confondus. Les cancers du sein et de l’appareil gynécologique représentaient les premiers et plus de la moitié des cancers de la femme (54 %). Chez l’homme, les cancers de la prostate et celui du foie prenaient les premières places avec respectivement 19,89 %(n=293) et 15,27 % (n=225) de l’ensemble des cancers masculins. Le cancer broncho-pulmonaire venait en troisième place avec 12,76 % (n=188) des cas. Les hémopathies malignes (n=13) étaient retrouvées à 4,09 % avec 3,07 % de lymphome et 1,02 % de leucémie. Le carcinome épidermoïde était le type histologique le plus représenté (52,12 %), suivi de l’adénocarcinome avec un taux de 33,05 %.
Le cancer est une réalité au Sénégal. Cette étude montre les particularités épidémiologiques des cancers dans ce pays qui reçoit la majorité des malades atteints dans la sous-région. Il est nécessaire de généraliser l’enregistrement des cancers dans l’ensemble du pays ; ceci ne sera possible qu’après la formation des registraires et la mise en place du matériel informatique et de supports adéquats.
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Publié par Elsevier Masson SAS.